Trio Alta
|
||||
Michaël Attias : saxophone alto |
||||
Un film de présentation est ici
|
||||
Les morts en parlent au bord de la mer
|
les mots d'amour
|
|||
|
||||
Le Trio Alta est une histoire d'amour. Michaël Attias , Thierry Waziniak, et Gaël Mevel ont voulu ici donner à écouter quelques mélodies, parce qu'elles ont une mémoire et aussi parce qu'on peut l'oublier. Ils improvisent ainsi des mélodies de Ravel, de Josquin Després, de Manuel de Falla, ou des chansons chantées par Edith Piaf, parce que leur chant simple parle en eux, et à chacun. Ils le font avec un goût gigantesque et assumé pour la liberté, un rapport troublant au tempo, et la volonté de laisser jaillir chaque danse, chaque parole musicale. Ce trio offre une oscillation lente et joyeuse entre l'exigence du sens mélodique, le silence, et une énergie profonde, de celles qui brassent l'histoire du jazz et de la musique.
|
||||
hj<<<<<<<<<<<<VFG | ||||
|
||||
evue de presse
"Il s'agit du 6ème opus de la collection, à nouveau peinte à la main par Dominique Masse, dans une pochette 7" en caoutchouc magnétisé. Avec le violoncelliste Gaël Mevel et le batteur Thierry Waziniak, (que nous avons récemment rencontré dans DWBH), équipe étroitement liée depuis des décennies, et, comme dans le Quatuor Alta, le saxophoniste Michaël Attias, riche de ses expériences avec les Anthonys Braxton & Coleman, Ken Filiano, Jim Pugliese ou, plus récemment, Sébastien Ammann et bien d'autres, et pas des moindres sur la scène new-yorkaise. Mevel a élaboré un programme avec lequel il revendique des "choses fondamentales", des baisers et des soupirs et des mélodies que Mevel aime particulièrement : «Les mots d'amour» (une des chansons que Charles Dumont a écrit pour Edith Piaf), 'Nana' (de Manuel de Falla), 'Christe' & 'Benedictus' (de Josquin Desprez), 'Jewish Song' (d'Ernest Bloch) et 'L'énigme éternelle' (de Ravel). Il garnit ce bouquet avec ses propres chansons, déjà entonnées avec le Quartet Alta, «Les morts en parlent au bord de la mer», «Le jardinier de Grenade» et — comme si c'était exprès pour me faire sourire — «Valse pour rigoler». Ceci est exprimé avec la délicatesse la plus sensible et au bord de la mer en harmonie mélancolique avec les vagues sans cesse déferlantes. L'alto d'Attias sonne comme si il était fêlé et pouvait s'effondrer à tout moment sous ses doigts, ses lèvres, mais aussi suppliant qu'un pécheur gothique. La mélancolie reste une caractéristique fondamentale de la fragilité de la mélodie, qui dérive en abréviations et en flocons, qui roule de manière inégale et se transforme en sauts de danse légèrement grotesques. Les lignes fragiles et sombres de Mevel et les sons flûtés s'ajoutent avec nostalgie au son soufflé en grumeaux et au laitons ou peaux finement tamponnés, cliqués, cognés. Chansons, «chantées» sans paroles, mais toujours avec des ardillons, avec des frottements doux–amers, faisant obstinément un pied de nez aux doux mensonges du kitsch. Mais les mots ne me parviennent pas pour décrire le sentiment ravélien évoqué par la magie du violoncelle, les éclairs métalliques, le micro-tonnerre et l'alto énigmatique."
Un objet rare en soi, un cédé emballé entre deux feuilles de caoutchouc carrées et aimantées, peinte sur une face, pour une musique peu commune. Une volonté de jouer épuré et parfois un peu minimaliste en évoquant – interprétant Les Mots d’Amour de Charles Dumont, Nana de Manuel de Falla, Josqin des Prés, et l’Énigme Éternelle de Maurice Ravel, auxquels s’ajoutent trois compositions du violoncelliste Gaël Mevel. Le souffleur, Michaël Attias, sax alto et piano, stylise le substrat mélodique en sélectionnant ses notes en jouant avec le silence. Un lyrisme réservé affleure et illumine l’espace laissé libre par les deux autres. Le violoncelliste n’est pas en reste en délivrant un jeu hiératique répétant inlassablement une ligne ou en flagellant les cordes en douceur avec des harmoniques pointues. Des notes de pianos clairsèment les échanges au centre des quels agit un batteur au sens mélodique affirmé tout en légèreté. Thierry Waziniak se contente de faire rebondir ses baguettes d’un côté à l’autre des peaux, des bords et des cymbales en variant le toucher, la sensibilité des frappes. Rythmique libre et consciente de complexes pulsations exquisement suggérées. Un poète de la batterie en complète maîtrise de l’instrument. Les musiciens mettent en avant le silence, une forme de contemplation du vide et de beaux mouvements lents. Il suffit de quelques coups d’archet vibrant de Gaël Mevel pour mettre une fois pour toutes en évidence la densité lumineuse de son jeu, occulté ici par le parti-pris minimaliste qui préside à l’esprit d’ouverture de ce magnifique trio aussi discret que sensible. Car c’est la sensibilité, la légèreté, l’épure de formes musicales réduites à leur existence fantomatique qui inspirent cette géométrie triangulaire aventureuse et mouvante. Ils se rapprochent ou s’écartent de la mélodie en étirant les pulsations jusqu’à leur dissolution dans le son. C’est très fort et aux antipodes de l’expressionnisme free, dessinant un univers où le moindre geste, une vibration de cymbale et deux notes de basse répétées sur la touche du violoncelle prennent tout leur sens. Admirable et, je vous assure, sans pareil. Blog De Jean-Michel Von Schouwburg |
||||